Un départ à la retraite flexible suppose une bonne planification financière

Depuis le début de l'année, les salariés peuvent réduire leur taux d'occupation avant l'âge de la retraite légale ou travailler au-delà de cette limite. Les finances personnelles devraient être bien planifiées si l'on souhaite profiter de cette solution.

En 2010, 2,9 % de la population active suisse a travaillé au-delà de 65 ans. Chez les hommes, la proportion s'élève à 3,2 %, chez les femmes à 2,5%. Ces seniors peuvent désormais verser des cotisations à leur institution de prévoyance jusqu'à l'âge de 70 ans.

La retraite par étapes est possible dans le deuxième pilier

Dans la tranche d'âge de 55 à 64 ans, 15 % des personnes travaillaient encore (15,5 % d'hommes et 13,9 % de femmes). A titre de comparaison, la proportion s'élève à 82,3 % jusqu'à 54 ans. Ces chiffres attestent que la retraite anticipée est largement répandue dans notre pays. Les personnes qui souhaitent réduire leur taux d'activité à partir de l'âge de 58 ans peuvent, depuis cette année, maintenir la prévoyance au niveau du dernier gain assuré, pour autant que le salaire ne soit pas réduit de plus de la moitié. Les salariés ont ainsi la possibilité de partir progressivement à la retraire entre 58 et 70 ans.

Les solutions de libre passage sont désormais plus attrayantes

La loi sur le libre passage a également été modifiée. Les salariés ne perçoivent plus obligatoirement une rente, mais peuvent choisir entre une prestation vieillesse anticipée ou une prestation de sortie. La prestation de sortie peut soit être versée au nouvel employeur soit sur un compte de libre passage. Par ailleurs, les revenus sur le compte de libre passage ne doivent pas être imposés en tant que revenu et les avoirs pas comme fortune, ce qui rend les solutions de libre passage plus attrayantes. Toutefois, dans un tel cas la rente disparaît au profit d'un capital.

Le premier pilier suit péniblement

Suite à ces modifications, il reste que toute personne qui quitte prématurément la vie professionnelle subit une réduction des prestations. Elle perd des années de cotisations AVS mais doit payer ses cotisations AVS jusqu'à l'âge de la retraire ordinaire. Le montant exonéré normalement applicable aux retraités qui travaillent est supprimé en cas de versement anticipé de l'AVS. Les limites indiquées par le législateur sont étroites: une rente AVS peut au plus tôt être perçue deux ans avant l'âge ordinaire de la retraite. En Suisse, les femmes partent à la retraite à 64 ans, les hommes à 65. Le droit à la rente future baisse de 6,8 % par année de perception prématurée. Toutefois, la rente peut être reportée d'au moins une année et au maximum cinq ans. La rente augmente ainsi d'un supplément mensuel. Celui-ci dépend de la durée du report et est fixé en pour-cent de la moyenne de la rente reportée. Après un ajournement de cinq ans, le supplément s'élève à 31,5 %.

Combler les lacunes avec le troisième pilier

Le niveau de vie de la retraite anticipée dépend en premier lieu des réserves financières personnelles. Une retraite anticipée doit être mûrement réfléchie et planifiée. Pour combler les lacunes au niveau du revenu, il est judicieux de résilier de façon échelonnée différents comptes du pilier 3a. A noter toutefois que les prestations vieillesse de la prévoyance liée 3a sont versées au plus tôt cinq ans avant l'âge de la retraite. Il s'agit en outre de veiller à ne pas toucher l'ensemble du capital en une fois. Dans l'idéal, on résilie chaque année un compte du pilier 3a et évite ainsi la progression fiscale. Ceci suppose toutefois que le capital du pilier 3a ait été épargné sur différents comptes avant la retraite.