Liberty News - Les retraits anticipés de la caisse de pension doivent être effectués de manière réfléchie

Un nombre non négligeable d'assurés du 2e pilier se font verser leur avoir de la caisse de pension avant ou au moment de la retraite. Cela peut se retourner contre eux, car beaucoup de gens sous-estiment le temps qu'ils passeront à la retraite, et donc les coûts.

La prévoyance professionnelle a été créée pour permettre aux assurés de se constituer un petit patrimoine, bien rémunéré par rapport aux comptes d'épargne traditionnels, et qui contribuera, à la retraite, à ne pas devoir faire de trop grandes concessions dans le mode de vie habituel.

Le retrait anticipé comme le retrait en capital entraînent des conséquences importantes

Le 2e pilier ne prévoit pas de contrat entre les générations avec des flux de capitaux des jeunes vers les anciens, comme c'est le cas dans le système de répartition du 1er pilier ou de l'AVS. Pourtant, de nombreuses caisses de pension doivent redistribuer des fonds du domaine surobligatoire pour pouvoir encore tenir leurs promesses de rente. En outre, il est de plus en plus évident que le capital épargné dans la caisse de pension ne suffit pas à couvrir entièrement les besoins des assurés à la retraite ainsi qu'en cas d'invalidité et de décès. "Dans ce contexte, il est étonnant que le retrait anticipé des avoirs des caisses de pension soit autorisé par le régulateur et favorisé par les autorités fiscales", critique le Centre suisse des courtiers. Les intermédiaires d'assurance s'interrogent également sur le retrait en capital au moment de la retraite, car tant un retrait anticipé qu'un retrait en capital de la fortune de vieillesse entraînent des conséquences importantes.

Le versement anticipé entraîne une baisse des prestations

Le retrait des avoirs de la caisse de pension pour l'achat d'un logement est particulièrement apprécié. Or, un retrait anticipé fait nettement baisser les prestations de risque, la rente de vieillesse diminue considérablement et, dans certaines institutions de prévoyance, les prestations en cas de décès et d'invalidité en sont également affectées. "De nombreux bénéficiaires de versements anticipés n'en sont pas ou trop peu conscients", affirment les courtiers. C'est pourquoi ils demandent que les versements anticipés de la caisse de pension soient limités à la partie surobligatoire ou à 25% du capital de prévoyance. Ils demandent également que le retrait anticipé soit limité en cas de début d'une activité indépendante. En effet, le risque de perdre le capital de prévoyance est grand. Dans de trop nombreux cas, les personnes concernées se retrouveraient avec des dettes et sans prévoyance auprès des services sociaux. De plus, rares sont les indépendants qui verseraient les 20% possibles de leur salaire net dans leur 3e pilier a.

La décision de percevoir une rente ou un capital entraîne des conséquences importantes

La décision de percevoir une rente ou un capital au moment de la retraite entraîne également des conséquences importantes qui pourraient concerner la collectivité, préviennent-ils. Selon la loi, les assurés des caisses de pension peuvent se faire verser au moins un quart de leur fortune de prévoyance à la retraite, certaines caisses autorisant même le retrait de la moitié ou de la totalité du capital, expliquent-ils. Et ils ajoutent : "Comme il s'agit en général de sommes très importantes, il faut bien peser les avantages et les inconvénients des différentes variantes de retrait".

Une rente offre une sécurité

Selon les courtiers, la rente présente des avantages concrets, à commencer par la sécurité et la prévisibilité. Celui qui opte pour une rente reçoit chaque mois un paiement garanti à vie. En cas de décès, le conjoint survivant reçoit une rente de veuve ou de veuf. Toutefois, le capital non utilisé pour le paiement de la rente (de veuve/veuf) reste dans la caisse et n'est pas versé aux descendants, reconnaissent-ils.

Le retrait du capital permet une certaine flexibilité

L'avantage principal d'un retrait de capital est, selon eux, une plus grande flexibilité. Celui ou celle qui perçoit le capital peut décider lui-même quand et combien il ou elle en utilisera, le montant des retraits peut varier et être adapté à la situation en fonction des besoins. Comme l'argent fait partie du patrimoine privé après le retrait du capital, le capital encore disponible est transmis aux héritiers en cas de décès. De plus, le retrait du capital est fiscalement intéressant. Les courtiers soulignent également le fait que le retrait du capital est une nécessité pour de nombreux assurés : "En raison des directives strictes des banques commerciales concernant la capacité financière, les hypothèques doivent souvent être amorties au moment de la retraite. De nombreux nouveaux retraités ne sont pas du tout en mesure de le faire sans retrait de la caisse de pension".

Une planification financière précise pour la vieillesse est indispensable

Compte tenu des risques, le retrait du capital s'accompagne d'une grande responsabilité quant au financement de la vieillesse. Une planification financière précise est indispensable. Même si davantage de restrictions et de prescriptions de la part du législateur et du régulateur ne sont en principe pas souhaitables, la garantie de la prévoyance vieillesse devrait avoir la priorité sur les souhaits individuels. En effet, de nombreuses personnes sous-estiment la longueur de leur vie et les coûts qui y sont liés.