Reprise des intérêts à long terme
Les intérêts pour les emprunts publics américains ont marqué une nette reprise en décembre. Les marchés des titres d'Etat des principales nations industrialisées ont suivi l'évolution des taux aux Etats-Unis. Pour 2011, les analystes prévoient un niveau des taux d'intérêt stable à légèrement en hausse.
Les intérêts pour les emprunts publics américains ont marqué une nette reprise en décembre. Les marchés des titres d'Etat des principales nations industrialisées ont suivi l'évolution des taux aux Etats-Unis. Pour 2011, les analystes prévoient un niveau des taux d'intérêt stable à légèrement en hausse.
Les espoirs conjoncturels relancent les intérêts à long terme
Pour ne pas mettre en péril la croissance économique, les Etats-Unis ont décidé de maintenir les allègements fiscaux jusqu'à nouvel avis. Ce choix a fait taire les craintes d'un retour à la récession et suscité des espoirs quant à une évolution conjoncturelle plus favorable que prévue. Les taux à 10 ans du Trésor américain ont ainsi bondi de presque 1% en décembre et sont à nouveau cotés à plus de 3%. Ils évoluent désormais dans une marge commerciale plus large située entre 3% et 4,25%. La banque Clariden Leu par exemple pense qu'il n'y a aura pas de rechute en-dessous de la marque de 3%.
Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à présenter des chiffres meilleurs que prévus. En Allemagne comme en Asie et surtout en Chine, l'espoir d'un nouvel essor économique se fait sentir. Les marchés des emprunts publics des principales nations industrialisées ont donc suivi le mouvement des taux entamé aux Etats-Unis et cotent désormais à des niveaux de rendement plus élevés. Néanmoins, la politique fiscale américaine et les mesures d'aide de la banque centrale ne font pas l'unanimité et Clariden Leu a choisi de préférer les obligations d'entreprise avec label de valeur d'investissement «Investment Grade» aux obligations d'Etat.
Emprunts publics européens entachés de risques
L'insécurité prédomine pour la majorité des emprunts publics européens. Même si les chefs d'Etat et de gouvernement européens sont tombés d'accord en décembre de jeter les bases pour un mécanisme de gestion de la crise et de stabiliser ainsi la zone euro au-delà de l'horizon 2013, l'émission d'euro-obligations communes reste à ce jour exclue. Par cette approche, les Etats membres plus faibles auraient voulu se financer sur les marchés des capitaux, en liaison avec les nations plus fortes. Selon les analystes, l'Europe et ses membres devront réaliser une intégration politique pour élaborer une politique économique commune et obtenir des budgets stables. Comme ce processus durera plusieurs années, les déséquilibres entre certains pays subsisteront pour l'instant, tout comme les différences entre les primes de risque pour leurs emprunts publics.
Persistance des faibles taux du marché monétaire
Pour le court terme, les anticipations relatives aux taux d'intérêt restent mitigées. Afin de maintenir leur soutien à la croissance économique, la Banque centrale des Etats-Unis (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque Nationale Suisse (BNS) ont renoncé à relever les taux directeurs en 2010. Le taux du marché monétaire pour le franc suisse (Libor à 3 mois), qui avait baissé à 0,25% fin 2009, ne se situe aujourd'hui plus qu'à 0,17%. Selon les estimations du consensus, fort variables car allant de 0,25% à 0,9%, les taux du marché monétaire devraient cependant repartir à la hausse dans les 12 mois à venir. La plupart des acteurs économiques tablent sur un relèvement des taux directeurs dès mi-2011.